L'association des Bistrots et Cafés de France a annoncé ce vendredi 15 novembre 2024 lors d'une assemblée générale, sa volonté de demander l'inscription des bistrots et des cafés français au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. L'association est présidée par Alain Fontaine, chef du restaurant Le Mesturet à Paris.
Depuis juin, les bistrots et cafés sont déjà inscrits au patrimoine culturel immatériel français, une initiative soutenue par Emmanuel Macron, Valérie Pécresse et Anne Hidalgo.
Qu'est-ce que le patrimoine culturel immatériel de l'humanité ?
L'une des missions de l'Unesco est son action pour la sauvegarde du patrimoine mondial, culturel et naturel de l'humanité. A cela s'ajoute, depuis 2003, une mission en faveur du patrimoine immatériel du monde.
Selon le site de l'Unesco, "le patrimoine culturel ne s’arrête pas aux monuments et aux collections d’objets". Il peut également englober :
des traditions orales
des arts du spectacle
des pratiques sociales
des rituels et évènements festifs
des connaissances concernant la nature et l'univers
des connaissances et techniques liées à un artisanat traditionnel
"Le patrimoine culturel immatériel est un facteur important du maintien de la diversité culturelle face à la mondialisation croissante"
Site officiel de l'Unesco
L'organisme exige que cette pratique soit traditionnelle, contemporaine, vivante, inclusive, représentative et fondée sur des communautés.
du carnaval de Granville (2016)
des savoir-faire liés au parfum en Pays de Grasse (2018)
des savoir-faire artisanaux de la baguette de pain (2022)
La France compte, à ce jour, 28 biens au patrimoine culturel immatériel de l'organisation des Nations Unies.
Quelles seraient les retombées de cette inscription ?
Un coup de projecteur touristique
Alain Fontaine souhaite « faire savoir qu’à côté de Notre-Dame à Paris ou la Bonne-Mère à Marseille, il y a aussi les bistrots et les cafés. ». En effet, lorsque cette reconnaissance est actée, elle trouve toujours un écho dans les médias du monde entier et suscite de l’intérêt de la part d'un public touristique en quête d'authenticité.
En 2023, avaient notamment été inscrits dans la liste du patrimoine culturel immatériel l'al-man'ouché libanais, les coiffes des femmes kirghizes ou encore le carnaval d'été de Rotterdam.
Préserver le métier de patron(ne) de bistrot
La diminution du nombre d'ouvriers qui avaient la culture du café, le phénomène de désertification en milieu rural, l'augmentation des enseignes de fast food, les cantines d'entreprises, les machines à café chez soi ou en entreprise, la livraison à domicile, la crise sanitaire...
De nombreuses évolutions sociétales ont contraint le développement des bistrots en France. Au début des années 1900, la France recensait 500 000 bistrots. Dans les années 1960, elle en comptait 200 000. Actuellement, on compte moins de 40 000 bistrots sur le territoire français.
L'inscription des bistrots et cafés au patrimoine culturel immatériel de l'humanité pourrait donc faire émerger une volonté politique de préserver ce bien mondialement reconnu.
Cependant, il est tout de même important de préciser que, contrairement au patrimoine mondial de l'Unesco pour les biens physiques, une fois cette reconnaissance actée, l’organisme des Nations Unis n’a pas le pouvoir d’imposer aux états de mettre en place des mesures de préservation ou encore d’encadrer cette pratique.
Les prochaines étapes ?
L’association espère monter d’ici juin un premier dossier pour le ministère de la Culture, qui présentera à son tour les candidats de son choix à l’Unesco. "On va rappeler au monde entier que la France est le berceau d'une certaine façon de vivre ensemble" précise Alain Fontaine.
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