Michelin 2025 : décryptage en 4 points

Le Guide Michelin 2025 vient de dévoiler son palmarès tant attendu. Le millésime 2025 compte 654 restaurants étoilés. Plusieurs tendances émergent de cette nouvelle édition. Nous avons donc tout lu à propos des nouveaux étoilés et voici ce que l’on a retenu ! 

Parmi les grands gagnants, on retrouve une montée en puissance des restaurants inspirés par la mer, mettant à l’honneur les produits marins avec une approche durable. Les chefs issus de l’émission Top Chef continuent de briller, prouvant que le passage par la télévision peut mener à une reconnaissance gastronomique. De leur côté, les restaurants basques confirment leur place incontournable sur la scène culinaire. Enfin, le Michelin 2025 continue de récompenser les talents cachés en décernant des étoiles à des restaurants situés dans de petites villes de campagne, loin des grandes métropoles. Décryptage des tendances qui façonnent la haute gastronomie cette année.

Petit rappel sur ces étoiles, 5 critères sont pris en compte par les inspecteurs (comme indiqué par le Directeur international des Guides gastronomiques Michelin, Gwendal Poullennec) : 

  • La qualité des produits (provenance, proximité, choix, saisonnalité)
  • La maîtrise des techniques culinaires (cuisson, découpes, sauces, présentation)
  • L’harmonie des saveurs dans l’assiette (équilibre entre acidité, amertume, salé)
  • La personnalité du chef telle qu’elle s’exprime (un auteur, une signature culinaire)
  • La régularité (tout au long du repas / tout au long de l’année).

Retrouvez ici la liste complète des 654 étoiles Michelin. 

Les restaurants étoilés qui célèbrent la mer : une vague de succès

L’essor des restaurants axés sur les produits marins

Comme le dit le site du Michelin lui-même, cette année “la mer rafle tout” ! Deux nouveaux restaurants triplement étoilés cette année ont pour thème la mer. Cette cuisine, marquée par sa créativité, les circuits courts de ses produits et sa fraîcheur, séduit les gourmets en quête d’expériences culinaires modernes. La mer est devenue une véritable source d’inspiration pour les chefs et un incontournable pour les amateurs de bonne cuisine.

Une cuisine durable et responsable mise en avant par Michelin

La cuisine de la mer répond notamment à une demande croissante pour des plats authentiques et respectueux de l’environnement. Ainsi, Alexandre Couillon (La Marine, 3 étoiles) à Noirmoutiers, prône une politique « zéro déchet ».  Hugo Roellinger (Le Coquillage, 3 étoiles) décide de retirer la viande de son menu, pour se consacrer pleinement aux saveurs marines et végétales. Les bouillons de volaille sont remplacés par des infusions d’algues et de légumes ; poissons et coquillages viennent des ports de Saint-Malo et d’Erquy, et, l’été, le chef et son équipe travaillent en direct avec trois ligneurs pratiquant une technique de pêche respectueuse des poissons et des fonds marins. Christopher Coutanceau (restaurant eponyme, 3 étoiles) se décrit comme un « cuisinier-pêcheur ». Le chef s’oppose à des pratiques destructrices telles que la pêche électrique et soutient des associations œuvrant pour la préservation des écosystèmes marins, telles que Bloom et Ré Nature Environnement.

Le Coquillage, focus sur un restaurant étoilé autour de la mer 

Avant de se consacrer à la gastronomie, Hugo Roellinger était officier de la marine marchande pendant deux ans et demi, impactant sa cuisine au quotidien. Il travaille ensuite auprès de grands chefs tels que Michel Bras, Michel Troisgros, Pierre Gagnaire et Michel Guérard.  Ses créations sont décrites par le guide comme «inspirées, percutantes et d’une précision rare», avec des «assiettes voyageuses et poétiques dont la qualité franchit un nouveau cap».

🖊 Lisez cet article qui nous plonge en immersion au restaurant Le Coquillage. 

Les chefs de Top Chef brillent au Guide Michelin 2025

De la télévision aux étoiles : un parcours validé par Michelin

Chez evolve food, en bons passionnés de la food, nous regardons Top Chef chaque année. L’émission s’impose comme un véritable tremplin vers la reconnaissance gastronomique, et le Guide Michelin en est la preuve. De nombreux anciens candidats ont su transformer leur notoriété en succès étoilé, prouvant que la médiatisation peut rimer avec excellence culinaire, à l’image de Jean Imbert, Paul Pairet, Guillaume Sanchez ou encore Adrien Cachot. Le concours télévisé leur permet de montrer leur univers gastronomique singulier, qui séduit par la suite les inspecteurs du Michelin. Ainsi, la scène médiatique et la haute gastronomie se nourrissent mutuellement, propulsant de jeunes talents vers les sommets.

Les anciens candidats qui ont décroché une étoile cette année

En 2025, plusieurs anciens candidats de l’émission Top Chef ont été distingués par le Guide Michelin, décrochant leur première étoile et confirmant ainsi leur ascension dans le monde de la gastronomie. Parmi eux :

Adrien Cachot : Finaliste de la saison 11 en 2020, Adrien Cachot a ouvert son restaurant Vaisseau (1 étoile) dans le 11ᵉ arrondissement de Paris en décembre 2023. Sa cuisine innovante, notamment axée sur les abats, lui vaut une première étoile en mars 2025, seulement un an et demi après l’ouverture de son établissement.

Sarah Mainguy : Sarah Mainguy est la deuxième finaliste de Top Chef qui décroche sa première étoile cette année. Après l’établissement Vacarme, la cheffe est à la tête du restaurant désormais étoilé, Freia (1 étoile), à Nantes. 

Tabata Mey : Demi-finaliste de la saison 3 en 2012, elle a inauguré le restaurant Ombellule (1 étoile) à Lyon en novembre 2024 et reçoit sa première étoile Michelin cette année. 

Enfin, une étoile Verte a été décernée à Victor Mercier, finaliste de la saison 9 de Top Chef pour son restaurant Fief, situé dans le 11ᵉ arrondissement de Paris. L’étoile verte Michelin est une récompense qui se différencie des autres distinctions par son approche environnementale.

Une cuisine créative et audacieuse récompensée : zoom sur Le Vaisseau

Adrien Cachot, finaliste remarqué de la saison 11 de « Top Chef » en 2020, est reconnu pour son approche audacieuse et inventive de la cuisine. L’attribution d’une étoile Michelin à son établissement Vaisseau, situé dans le 11ᵉ arrondissement de Paris, valide sa capacité à repousser les frontières culinaires. Sa cuisine incarne une forme de liberté culinaire et personnelle. Il propose une expérience sensorielle brute et créative, où chaque plat raconte une histoire, souvent nourrie de produits modestes. 

🖊Découvrez l’expérience Vaisseau sur le site des Bouillantes

La gastronomie basque sous le feu des projecteurs

Une cuisine régionale qui séduit les inspecteurs Michelin

Les chefs du pays basque ont le vent en poupe. Sans doute inspirés par la nature grandiose de la région ainsi que par son terroir d’exception à la frontière espagnole, de nombreux chefs basques se distinguent cette année dans le Guide Michelin, et marient tradition et innovation. En 2025, le Guide Michelin a distingué plusieurs restaurants du Pays basque français : L’Auberge Ostapé (1 étoile) à Bidarray, la Table d’Aurélien Largeau (1 étoile) à Biarritz et Ekaitza (2 étoiles) à Ciboure. Ces distinctions portent à 13 le nombre total de restaurants étoilés au Pays basque français, reflétant la richesse et la diversité de la gastronomie régionale.

Zoom sur un nouveau restaurant basque étoilé en 2025 : la Table d'Aurélien Largeau

Aurélien Largeau est un chef passionné et talentueux, reconnu pour sa cuisine raffinée et inventive. Après avoir acquis une solide expérience dans des établissements de renom, il a ouvert La Table d’Aurélien Largeau (1 étoile) à Biarritz, en octobre 2024, où il propose une cuisine qui rend hommage aux produits de la mer et aux terroirs basques.

📷Découvrez l’univers du chef sur son (très) beau compte Instagram

Les petites villes de campagne à l’honneur dans le Michelin 2025

Comme chaque année, plusieurs restaurants nouvellement étoilés se situent en pleine nature, loin de l’agitation des grandes villes. Car évidemment le guide Michelin, ce n’est pas que Paris, Bordeaux ou Marseille ! On l’oublie trop souvent mais à son origine, le guide était plutôt d’un outil pratique pour les automobilistes. L’idée initiale était de promouvoir l’automobile en France et d’encourager les automobilistes à parcourir plus de kilomètres.

Loin des grandes villes, des chefs étoilés en pleine nature

Après des parcours dans de grandes institutions gastronomiques en ville , une poignée de chefs posent leurs valises dans leurs villes natales et avec succès, notamment pour Yannick Guth ou encore Laurent Petit. 

Yannick Guth propose une gastronomie proche de la nature à l’Auberge chez Guth (1 étoile) à Steige, village de 600 âmes en Alsace. En 2015, le jeune chef décide de poser ses valises dans sa vallée de Villé natale, reprenant une ferme-auberge. Il y cuisine évidemment des produits du terroir, de sa propre cueillette mais aussi des poissons de lac. 

Un autre exemple de cette migration de la ville à la campagne est le chef de Bulle d’Osier (1 étoile). Laurent Petit quitte son restaurant triplement étoilé à Annecy pour repartir de zéro. Il ouvre un bistrot dans sa ville natale, Langres (7000 habitants) et rend hommage à la tradition de vannerie de la région à travers le nom et la décoration du restaurant. 

Burnel, un restaurant en zone rurale décroche sa première étoile cette année

Le chef cuisinier Maye Cissoko obtient une étoile Michelin avec le restaurant Burnel, fondé par ses beaux-parents. Le restaurant se situe dans un hôtel de tradition et calme dans la campagne du Xaintois, non loin de Vittel. Ancien maçon, mécanicien automobile et plongeur dans un restaurant, le cuisinier au parcours atypique, propose une cuisine décrite par le Guide comme “une partition de saison classique, au travers de deux menus où les beaux produits ne se contentent pas de faire de la figuration”.

En conclusion, le palmarès Michelin reflète des tendance actuelles de la gastronomie française qui mettent en avant des terroirs, la mise en avant de personnalités qui luttent contre le gaspillage, et le rôle des médias dans la reconnaissance des talents culinaires. D’après les spécialistes de la profession, l’apport d’une étoile se traduit par une augmentation de 30 % du chiffre d’affaires pour un établissement accueillant au maximum 30 couverts avec un effectif de dix personnes.

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